On rentre furtivement sans se préoccuper de la porte. Et pourtant cette porte a tellement d'importance: la porte qui vous fait basculer d'un monde à l'autre...
C'est hier que j'ai basculé dans ce monde fantastique, ce monde qui m'a tant manqué, ce monde sans lequel ma vie n'est plus grand chose.

Les gestes sont au ralentit et j'ai profité de ce moment avec délice. Devenir quelqu'un en une fraction de seconde, se sentir exister ne faire qu'un avec soit même. Je ne suis plus celle qui supporte son corps, qui n'a qu'une âme dans un corps qu'elle ne veux pas. Je suis moi, elle, celle que je veux être.

La rigeur de la vie quotidienne je ne la supporte pas, celle de la danse je la savoure. Saluer en révérence le maitre n'est que le respect d'un art que j'aime, salut de son travail et de son savoir... Les intonnations résonnent, les éclats de voix surprennent, dans cette salle où l'execution n'a rien de militaire. Ou grâce et sagesse sont la devise, modéle d'une vie paisible.

Je suis sur une autre planéte. Au rythme des sissonnes, pirouettes et pas de bourée, a l'entrainement des battements, jetés et entrechats, j'existe, je vie, je respire, je suis libre. Adage et révérence clotureront mon voyage dans le monde de mon rêve, celui de la liberté. Comment ai-je fais pour survivre si lontemps sans ce monde?