Suspendu par un fil accroché aux étoiles, le sommeil de son poid imposant tombe délicatement sur mes yeux fermant mes paupiéres, égarant mon esprit... Un long voyage peut alors commencer... Beau? Apaisant? Agréable? Il n'en est rien... Long, douloureux, effrayant, tel sont les mots qui conviennent.

Je marche, avançant droit devant sans même savoir où mes pieds m'aménent. Les murs sont flou je ne sais pas où je suis. On me croise, me bouscule. Pas un regard, pas une parole. Je suis transparante, je n'existe pas. Le monde n'est pas pour moi. Je cherche un visage familier qui pourrait me raccrocher à la réalité... Non, je suis seule.
Il n'y a pas un bruit mais un silence pesant. Un silence assourdissant, un silence trop bruyant... Puis se bruit que je connais trop. Une fois je l'ai entendu mais sans fin je l'entendrait... Un bruit qui résonne, qui tremble. Le bruit d'un corps dont les os craquent sur la terre attirant son âme vers le ciel. Maintenant je sais ce qui s'est passé, je veux partir, m'enfuir mais les gens se sont arrêtés et m'empêchent d'avancer. Je bouscule, je frappe, je veux passer...
Mon pied heurte une forme allongé sur le sol... la forme se léve, c'est elle. Les yeux fermé...Je veux qu'elle les ouvre... Elle va les ouvrir, je le sens, je le sais...
Une main m'attrape m'empêchant la vision de ce que j'attend depuis tant de temps. Cette main ressére son étrainte... Je me débat, je cris, je veux m'enfuir, elle me fait mal.
M'enfuir, m'enfuir, partir, partir, mourir...

Incessante, réguliére, le monde du sommeil m'impose sa main etouffante sur mon visage chaque nuit, perturbant mon esprit sous le regard des étoiles insouciantes...